samedi 12 mai 2018

CLUB5A - RACONTEZ-NOUS VOS MEILLEURS SOUVENIRS ....LES AVENTURES DE ISEISAISETTE EN AUVERGNE !!

800 km à dos de 125 !!
 Une idée comme ça, sur le départ des 1000 vaches : et si on faisait pareil mais qu’il fasse moins froid ?!!! 
Jérémie a fini d’acquérir sa petite maison en Auvergne, et lance une invitation sur le forum Honda 70 (www.cb500four.com/), dont les membres m’ont parfaitement conseillée pour la remise en route d’Isetta ma Honda 125 CBS de 1972. 

J’irai, avec mon Isetta, qui rencontrera ainsi tous ses parrains ! Départ vendredi 4 mai, lever 7h, arrivée de Jean à 8h30, départ 8h45. 
Comme je connais la route je passe devant. 
A fond les manettes nous passons Revel, Castres, et nous arrêtons à Albi (quart du trajet) boire un café et nous réchauffer un peu. 
On repart et en arrivant sur Rodez (presque la moitié du trajet) ma petite bête cale à plusieurs reprises : il est temps de lui donner à boire ! 

Nous en profitons pour pique-niquer. Seconde partie du trajet Jean passe devant avec sa Triumph, et roule en moyenne à 70-80km/h. Ca me fait tout bizarre de ralentir ainsi, moi qui essayais de rester à 90… 

Mais comme c’est plutôt reposant, et ça permet de profiter du paysage, et que j’ai programmé 8 heures de route si on met une heure de plus mais une heure agréable c’est plutôt pas mal Aucune panne à signaler, mais Jean avait froid donc on s’est arrêté souvent, et puis les 100 derniers kilomètres (de St Flour à Viverols) on ne pouvait pas rouler plus vite « à cause » des virages ». 
Arrivée à 20 h, soit 11 heures de route Samedi au programme grillade le midi, puis balade digestive pour aller découvrir un volcan. 
Dimanche visite du Musée Baster à Riom et retour par le chemin des écoliers. Un grand moment pour la « jeune » motarde que je suis, car j’ai été la passagère de Noris sur sa CBX pendant les 200km. 
Passagère c’est nouveau pour moi. Premier essai sur la Triumph de Jean, berk. 

L’impression que je vais être projetée de la selle à chaque accélération… Mais derrière Noris ce n’est plus un problème : les accélérations se font sans à-coup. 
Plus embêtant, les amortisseurs. 
Probablement morts, c’est comme s’il n’y avait rien. Je prends du coccyx à la nuque chaque dénivelé, alors je ne quitte pas la route des yeux, de façon à être en position jockey si nécessaire. Après le Musée et le repas à Riom, retour sur Viverols suivant un circuit concocté par Jérémie. 

Le début était infernal : traversée de villages sur des bitumes en réfection ou ayant un sérieux besoin de l’être, donc remise en jambe obligée, moi qui pensais pouvoir faire la sieste ! 
Comme Noris a trouvé que je m’étais bien comportée le matin, que je lui ai confirmé me sentir bien sur sa moto, il m’a montré une vraie accélération. Pas longue hein, on est monté « seulement » à 160km/h. C’est bien quand ça s’arrête !!! 

Une fois les villages passés, des paysages magnifiques et presque plus d’habitations, et surtout des routes en bon état… 
Là j’ai découvert les fameux « virolos » dont vous parlez tous, vous les motards depuis toujours... 
Je les connaissais à vitesse humaine. Là c’était un peu très différent. J’ai mieux compris des termes souvent entendus : la prise d’angle. Pour moi c’était en 2D donc lié à l’angle de la route ou du guidon. 
Maintenant j’ai compris … Leçon de prise d’angle de Noris, dans un virage, pour doubler deux motos d’affilée (dont celle conduite par Jean-Mi, il paraît qu’il a commencé à essorer la poignée mais est rentré dans le rang quand Marceline lui a rappelé qu’elle était derrière). Aaaaaaah oui c’est bien vrai que plus tu penches, plus tu vas vite ! 

Et aussi la corde : ma conception qui consistait à éviter une bande d’au moins 20 cm en limite de bitume (après un accident lié à un dérapage en voiture il y a 20 ans avec mes deux petits choux derrière moi) a volé en éclats, puisqu’on a même le droit de mordre la pelouse… 
Tout cela m’aurait pétrifiée de peur, et je ne serais jamais remontée sur une moto, si Noris n’avait été mon pilote. J’avais pleinement confiance, ou alors quand elle vacillait je me disais eh oh tu es avec un ancien coureur des célèbres coupes Kawa, donc aucun danger ! 
 Arrêt rafraîchissements à Ambert, très agréable. Jérémie me demande pourquoi la main qui tient le verre tremble autant ; sans doute le muscle qui s’accrochait au blouson qui demande si c’est fini ! 

 Retour chez Jérémie pour le repas et la soirée devant le grand poêle à bois.
 Lundi matin j’ouvre les yeux, quelle heure est-il ? 
6h, parfait, on aura de l’avance. Jean m’entend descendre mes sacs et en fait autant ; sans faire de bruit nous déjeunons et chargeons les bestioles, les poussons dans la rue pour ne réveiller personne et là, horreur : la clé n’est pas sur le contact mirdmirdmirdmirdmird. 
On défait tout, rien nothing nada. 
Un vague souvenir : Stéphane « tiens, ta clé, c’est petit tu sais, tu devrais faire un double, oui oui j’y penserai » et aussi une image de la petite clé sur un rebord de fenêtre dans la chambre… où dort Jérémie qu’on voulait laisser faire la grasse matinée… 

Toc toc Jérémie je peux entrer ? Je crois que j’ai oublié un truc, ouiiiiiiiiii la voilà !!! 
La Bise à Bidouille c’est un premier signe. Deuxième signe un lièvre traverse la route au nez de Jean. Troisième signe une montgolfière est posée dans le ciel. Et en effet, à moins de 10km de Viverols je me suis ennuyée. J’ai « sucé » le pneu de Jean, pour moi ça voulait dire allez pousse un peu, rien à faire il plafonnait à 80. OK Doc, je double avec un grondement de colère à 100km/h sur 1 ou 2km avant de revenir sagement mais sportivement à 90. 
Je suis restée devant jusque Espalion, 200km, pile à mi-chemin, où nous sommes arrivés à 13h. Une supérette ouverte : deux salades auvergnates et deux yaourts de brebis, café. Je fais le bilan : on est à mi-route (200km) et on l’a fait en 4 heures. Ça correspond au timing que j’avais calculé avant le W-E. 
On est sacrément plus dans les temps qu’à l’aller. 
Avec de la chance on arrivera même avant la nuit !!! 
Et là, Jean me dit qu’en fait j’ai été super rapide dans les virages des 100 premiers km, que c’était un grand plaisir que de me suivre, le jour et la nuit qu’il a dit !!! 
Nous avons conclu que la balade sur la CBX avait servi de super leçon en accéléré, ou alors que j’avais appris à faire les virages pendant la nuit comme dans Matrix ! ....C’est reparti, Jean devant, jusqu’à Albi où nous nous séparons à 16h pour la dernière ligne droite. 

Il a pris l’autoroute, est arrivé à 17h15 au sud de Toulouse. 
Moi arrivée à 17h31 après avoir été bloquée pendant plus de 10km par un limaçon entre 20 et 80km/h… A peine rentrée, je me suis inscrite pour la sortie du Pays de Sault (j’attendais de vérifier mon état de fatigue, car après les 1000 vaches il m’avait fallu 10 jours pour récupérer), et depuis je continue de planer dans les virages Auvergnats…
Texte et photos :iseisaisette